dimanche 13 février 2011

25.000 logements publics bruxellois en 3.600 jours (Numéro 10). Janvier 2011.

Les accords gouvernementaux régionaux bruxellois de l'été 2009 sont ambitieux. Ils prévoient, en une période de 10 années, une augmentation radicale du nombre de logements publics par une norme à atteindre dans les 10 années à venir de 15% de logements de qualité à gestion publique et à finalité sociale.

Le calcul du nombre réel de logements à créer varie énormément selon les estimations (voir lettre de novembre 2010). Cette lettre se base sur un nombre de 25.000 logements. Dans ce nombre, il a été tenu compte des logements mis à disposition par les agences immobilières sociales (A.I.S.) même s'il ne s'agit pas au sens strict de logements à gestion publique mais il n'a pas été tenu compte des prêts du logement car ils concernent des immeubles à gestion totalement privée.

Dans ce cadre, au rythme actuel, il est plus clair chaque mois que l'objectif décennal ne sera pas atteint à moins d'une modification radicale du rythme des réalisations.

La présente lettre bimestrielle a pour objectif d'être un aiguillon pour favoriser néanmoins une réalisation partielle des objectifs.

Le nombre total de logements en projet est aux alentours de 4.500. Mais parmi ceux-ci seuls environ 900 sont en construction. Et, malheureusement, tant qu'une construction n'est pas démarrée, la réalisation effective d'un projet reste (très) aléatoire. Un récapitulatif un peu plus détaillé des projets en cours est disponible sur le site du Secrétaire d'Etat compétent, Christos Doulkeridis.

Ci-dessous, seuls les logements effectivement mis à disposition sont comptabilisés: les chantiers, projets en cours de marché public,... ne sont pas repris.



État de la réalisation des 25.000 logements en 3.600 jours (connu au 31 janvier 2011)(ce mode de calcul ne prend pas en compte les prêts sociaux):

  • Nombre de logements publics nouveaux construits dans le cadre du plan dit des 5000 logements: 170

  • Nombre de logements publics créés à partir de bureaux transformés: 0

  • Nombre de logements publics créés à partir de logements et autres immeubles abandonnés: 0

  • Nombre de logements publics créés par d'autres moyens (acquisitions, locations, contrats de quartier...): non connu avec précision, peut-être aux alentours de 350

  • Nombre de logements privés mis à disposition par les A.I.S.: non connu avec précision, probablement aux alentours de 450

  • (-) Suppressions de logements publics (acquisition par les locataires, destructions,...): non connu avec précision, probablement aux alentours de 0

  • Nombre total de logements publics nouveaux réellement créés: aux alentours de 1.000

  • Temps écoulé : 18 mois depuis les accords politiques (19 mois depuis le début de la législature)

  • Temps restant pour achever la mise à disposition des logements : 103 mois

  • Nombre total de logements publics qui auraient dû être créés durant le temps écoulé (sur la base de 200 logements par mois): 3.800

  • Somme minimale économisée par les autorités régionales ou locales bruxelloises aux dépens des personnes qui occuperaient les logements (sur base d'un coût de 100.000 € par logement): 280.000.000 €


Informations complémentaires:

- Le texte de l'accord de gouvernement 2009-2014 du 12 juillet 2009 est accessible à la page
http://www.parlbruparl.irisnet.be/images/imgparl/accords2009/accordsfr.pdf.

- Un site http://www.planlogement.be avait été réalisé par le Secrétariat d'Etat bruxellois au Logement et à l'Urbanisme de la législature précédente. Seule la page d'accueil du site est encore accessible, mais le contenu a été supprimé.


Si vous communiquez des informations pertinentes, elles seront diffusées dans la prochaine lettre.

Didier Coeurnelle, conseiller communal à Molenbeek-Saint-Jean

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dimanche 6 février 2011

La mort de la mort. Numéro 22. Janvier 2011.

Si les risques de mortalité (en France) étaient restés à chaque âge ceux de l’année 2000, le nombre total de décès aurait été supérieur de 120 000 à celui effectivement observé en 2010. INSEE Première (mensuel de Institut national de la statistique et des études économiques). Janvier 2011.


Thème du mois: Les 101 manières pour tenter de lutter contre le vieillissement et la mort

Il est fascinant de faire un relevé des idées et perceptions des milliards d'êtres humains qui, probablement depuis l'aube de l'humanité, se sont interrogés sur les moyens d'échapper à la finitude.

Du « mens sana in corpore sano » inventé il y a deux millénaires à la “survie digitale" en ligne rêvée par certains depuis quelques années en passant par les promesses de la religion, les moyens sont innombrables. Mais ils peuvent être classés en quelques grands ensembles. La présente lettre vise à décrire de manière relativement exhaustive, mais résumée et catégorisées à l'extrême, les possibilités envisagées.

Les méthodes pour vivre plus longtemps envisagées depuis l'aube de l'histoire

Elles peuvent être divisées en deux catégories: physiques et religieuses

Les moyens physiques:

- Absorber ou s'imprégner d'une substance. La pilule pour atteindre l'immortalité n'a pas été trouvée à ce jour, mais sa recherche est entamée depuis des millénaires: une plante dans l'épopée de Gilgamesh, le mercure ou l'or chez les chinois de l'empire du milieu, la fontaine de jouvence au moyen-âge. Aujourd'hui, les recherches pour trouver une substance se poursuivent, mais avec plus de modestie. Il ne s'agit plus d'atteindre l'immortalité mais seulement de trouver des substances prolongeant la durée de vie. Mais ces recherches sont aussi efficaces que par le passé puisque certaines substances comme la rapamycine ou des produits imitant l'effet de thérapies géniques ont déjà prouvé leur efficacité pour diminuer le vieillissement de certains animaux.

- Atteindre un état physique qui rend inaccessible au vieillissement. La méditation de certains bouddhistes est l'exemple le plus connu. Elle est non religieuse car supposée ne pas nécessiter d'intervention surnaturelle. Bien des êtres humains ont prétendu avoir trouvé un état leur épargnant la vieillesse par des moyens que nous pourrions qualifier aujourd'hui de psychologiques ou philosophiques.

Les moyens religieux (et philosophiques):

Le lecteur élevé dans un environnement culturel judo-chrétien ou musulman pensera immédiatement à la résurrection. Mais le retour dans son "enveloppe" de chair est loin d'être la seule conception religieuse de vie après la vie, même chez les chrétiens. Voici les grandes catégories en commençant par la plus simple, en tout cas pour un lecteur occidental.

- Retour de l'existence sous forme physique après la mort: c'est le concept du retour à la vie sous forme physique. Le corps revit. Cette idée est présente dans les religions catholique, musulmane et juive. Mais elle existait avant ces religions. Les pharaons égyptiens, par exemple, espéraient déjà revenir de l'au-delà.


- Maintien de l'existence sous forme non physique après la mort: c'est le concept de survie de l'âme. Le corps disparaît mais quelque chose d'immatériel subsiste où se retrouve la conscience. Cette idée se trouve partiellement dans la religion catholique (cohabitant avec l'idée de résurrection) mais aussi dans bien d'autres croyances notamment les religions dites animistes (culte des ancêtres) et le spiritisme.


- Transfert de la conscience vers un autre être vivant après la mort: la métempsychose ou encore la réincarnation est probablement le concept le plus connu de l'hindouisme. Il est aussi présent notamment chez les bouddhistes.


- Incorporation dans un ensemble plus grand. Selon certains, au décès ou même à un autre moment, l'entité que constitue un être humain peut se fondre, totalement ou partiellement, dans un ensemble plus grand. Cette conception est assez proche de la conception religieuse de la survie de l'âme mais avec la dimension supplémentaire de l'absorption-fusion. L'idée se retrouve, parfois précisément, parfois confusément, dans bien des croyances religieuses et même parfois dans des convictions définies par certains de ceux qui les prônent comme non religieuses (retour à la "mère-nature", vision cosmiste,...).


- Enfin, plus rarement certaines personnes au long de l'histoire ont prétendu (et probablement parfois ont cru) ne pas être atteintes par le vieillissement voire être indestructibles soit parce qu'une puissance surnaturelle leur a donné ce privilège, soit pour des raisons non expliquées.

Les méthodes envisagées grâce aux progrès technologiques

Depuis des siècles, des humanistes imaginent que les progrès de la science permettront de vivre beaucoup plus longtemps. Beaucoup des moyens imaginés peuvent être classés dans une des catégories citées plus haut mais voici les catégories contemporaines, reprises dans l'ordre chronologique de leur conception.

- La réjuvénation et les cellules souches

Il s'agit de tous les moyens qui visent à permettre au corps de se régénérer sans aucune limitation de temps: au début du vingtième siècle par l'injection de substances issues de cellules germinales (y inclus des greffes), aujourd'hui notamment grâce aux cellules souches.

- Les thérapies géniques

C'est le domaine où les progressions contemporaines sont les plus rapides. Petit à petit, ce qui est un peu le logiciel de la vie, dévoile ses secrets, son mode d'emploi et ses moyens de la modifier. La maitrise future envisagée du génome est telle que la victoire sur le vieillissement est envisagée à long ou à moyen terme par un nombre croissant de chercheurs. Avec enthousiasme ou avec crainte.

- Les nanotechnologies

Il s'agit de substances ou de machines de si petite taille qu'elles peuvent s'attaquer, moduler, transformer jusqu'aux composantes les plus intimes de la cellule. Elles seraient produites en si grande quantité qu'elles agiraient, une fois injectées, des orteils à la cornée détruisant toute cellule cancéreuse, réparant des organes malades, injectant des substances manquantes et même digérant les graisses superflues. Mais, actuellement, ces technologies sont encore, en tous cas pour ce qui concerne les nanorobots, à peine au stade de concept.

- La survie digitale

Si la conscience est indépendante de son substrat, c'est-à-dire si, ce que nous appelons, faute de mieux, l'âme peut être "détachée" (rendue indépendante) du cerveau, il pourrait peut-être un jour être possible de la transporter, totalement ou partiellement, par copie ou par déplacement, sur un support informatique. Les technologies qui le permettraient sont encore moins avancées que les nanotechnologies. Les progrès dans ce domaine sont liés aux progrès en matière de recherche relative à l'intelligence artificielle.

La liste s'achève (temporairement) ici. Tout ce qui précède est, malheureusement (ou heureusement selon certains), sans efficacité prouvée à ce jour. Bien des méthodes mentionnées se trouvent en fait à la lisière de plusieurs catégories. La religion n'est pas toujours éloignée de la science. Pour paraphraser Arthur Clarke, "Toute technologie suffisamment avancée est (parfois) indiscernable de la religion". A un moment ou à un autre, tout être humain doué de conscience, dont le lecteur de ces lignes, a envisagé certaines des hypothèses. Chacun contemple sa finitude.


La bonne nouvelle du mois


Des scientifiques du "Scripps Research Institute" ont réussi à transformer des cellules adultes de la peau en cellules cardiaques. Jusqu'ici, pour transformer des cellules d'un type en cellules d'un autre type, il était nécessaire de passer par le stade des cellules souches. Cette découverte pourrait faciliter le traitement de nombreuses maladies pour lesquelles l'apport de cellules nouvelles est utile, par exemple en cas de blessure, de maladie cardiaque ou d'affection dégénérative comme la maladie d'Alzheimer.


- Pour en savoir plus de manière générale: http://sens.org/, http://imminst.org/, http://heales.org/ et http://immortalite.org/
- Pour en savoir plus à propos des transformations de cellules de la peau dans un but thérapeutique: http://www.eurekalert.org/pub_releases/2011-01/sri-srs012811.php et http://www.sciencedaily.com/releases/2011/01/110130213901.htm
- Pour réagir ou recevoir la lettre d'information: info@heales.org

Source de l'image: une cellule-souche et une croix égyptienne (Ânkh)