mercredi 31 décembre 2008

2009: Un peu plus près de la mort de la mort?

Même en 2009, le monde reste parfois bien mystérieux.

Nous ne savons pas exactement pourquoi nous dormons.

Nous ne savons pas exactement pourquoi nous mourons de vieillesse.

Mais nous savons que nous devons dormir pour vivre.

Et nous commençons à déceler que nous ne devrons pas toujours mourir de vieillesse pour vivre. Même dans le monde francophone qui est jusqu'ici très peu réceptif à ces idées.

Quelques signes à ce sujet:

Dans un texte très intéressant paru le 18 décembre dans le quotidien économique et financier français La Tribune, Laurent Alexandre, docteur en médecine et PDG de Doctissimo (site francophone dédié à la santé et au bien-être) déclare: La mort de la mort sera la plus vertigineuse conséquence de ce que les spécialistes nomment la "grande convergence NBIC" (nanotechnologies, biologie, informatique et cognitique).

Dans une autre tribune libre parue le 1er novembre dans le journal Le Monde sous le titre La Toussaint est le dernier avatar d'un culte des défunts dont chacun sait qu'il est signe d'humanité, le professeur de philosophie (controversé) Robert Redeker déclare: Il n'est pas dit que nos arrière-petits-neveux prendront, comme nous, le chemin du cimetière à chaque Toussaint. L'évolution des biotechnologies pourrait mettre la mort en danger. (...). La possibilité d'une existence humaine indéfiniment prolongée se dessine à l'horizon.

Vivre sans mourir de vieillesse s'approche. Certains s'en inquiètent comme certains se sont inquiétés à chaque fois que l'homme à dépassé ses limites depuis que nous avons découvert le feu jusqu'à ce que nous marchions sur la lune. Et ce n'est pas fini.

Mais, si nous avons peut-être le droit pour nous-mêmes de choisir de continuer à vieillir, avons-nous le droit de condamner nos enfants et les générations qui les suivront à vieillir?

Etre né n'est pas un crime. La vie humaine est ce que nous avons de plus précieux. Pourquoi donc condamner tout être humain à mort s'il est possible de l'éviter?

Après, il faudra apprendre à profiter harmonieusement de tout ce temps, mais à chaque heure suffit sa peine.

---------------------------
Pour plus d'informations:
Source de la photo

dimanche 30 novembre 2008

3.500 logements sociaux bruxellois en 1.750 jours: lettre bimestrielle (numéro 22). Novembre 2008.

Les accords gouvernementaux régionaux bruxellois de l'été 2004 prévoyaient la création de 3.500 logements sociaux durant cette législature (et 1500 logements moyens). Il s'agissait là de la mesure sociale la plus ambitieuse du gouvernement "Olivier" bruxellois.

Il s'agissait aussi d'une mesure que des dizaines de milliers de personnes attendaient (et attendent toujours) avec impatience dans une ville où il peut faire bon vivre lorsque le logement n'est pas un problème mais où ledit logement engouffre la majorité du budget des plus démunis. Dans cette ville, des milliers de logements neufs devraient stabiliser des loyers qui grimpent.

Plus de 4 ans après les accords alors que la campagne électorale s'annonce à l'horizon, seuls 3 logements sont occupés. Et qu'en pense la personnalité politique "responsable"? Elle déclare (dans la Libre Belgique du 25 septembre): "Nous avons planté les graines, reste maintenant à attendre qu'elles prennent fleurs"? D'ici que les fleurs ouvrent leurs pétales, bien des pauvres auront fermé les yeux.

Au rythme actuel de construction, il faudra des siècles pour achever le plan qui était prévu pour se réaliser en 5 ans. Cela doit être ce que certains appellent le développement durable.

-------------------------------------------------------------------------------------
Etat d'avancement de la construction des 5.000 logements (connu au 30 novembre 2008):

- 3 : Nombre de logements réellement construits et occupés (0,06 % de l'objectif de départ)
- 372 : Nombre de logements en construction (7,44 % de l'objectif de départ)

- 4.400 : Nombre approximatif de logements qui devraient être actuellement construits (au prorata) (*)
- 14.500 : Nombre approximatif de personnes qui seraient actuellement logées dans des logements sociaux et moyens si les accords gouvernementaux bruxellois de 2004 étaient appliqués (au prorata)(*)

- Temps écoulé : 52 mois depuis les accords politiques (53 mois depuis le début de la législature)
- Temps restant pour achever la mise à disposition des logements : 7 mois (5 mois avant le début de la campagne électorale)

(*) Pour les logements sociaux uniquement (sans logements moyens), il s'agit de 3.100 logements et 9.500 personnes.

-------------------------------------------------------------------------------------
Remarques complémentaires :

- Un site http://www.planlogement.be a été réalisé par le Secrétariat d'Etat bruxellois au Logement et à l'Urbanisme. Vous n'y trouverez (bien sûr) pas les chiffres récapitulatifs produits dans la présente lettre.

- Le 2 septembre 2009, la Secrétaire d'Etat, Madame Dupuis, a annoncé (sans rire) que la Région va acheter 500 logements sur le marché immobilier privé et que ce dispositif unique en matière de logement permettra d'atteindre l'objectif des 5.000 nouveaux logements (dépêche de l'agence Belga). Bien sûr, aucun logement n'est acheté 3 mois plus tard.

- Par "logement social" ci-dessus, il faut entendre "nouveau logement social en région bruxelloise tel que prévu dans les accords bruxellois" (http://portail.irisnet.be/cmsmedia/fr/2004_acgouv.pdf?uri=43742a96072f96dd010732949354014a). 1.500 logements pour les revenus moyens sont également prévus.

-------------------------------------------------------------------------------------
Si vous communiquez des informations pertinentes, elles seront diffusées dans la prochaine lettre.

Didier Coeurnelle, conseiller communal à Molenbeek-Saint-Jean

dimanche 9 novembre 2008

Lutte pour une vie en bonne santé beaucoup plus longue. Suites des débats.

Il y a 6 semaines, Aubrey de Grey, le spécialiste mondial de la lutte contre le vieillissement, était en Belgique. Il reviendra en mars 2009 pour l'émission "De laatste show" de la VRT.

Vous trouverez peut-être les réponses à certaines questions que vous vous posiez au sujet de la lutte contre le vieillissement dans un des articles parus dans la presse belge depuis août de cette année. Depuis le journal scientifique Eos jusqu'au quotidien Métro, vous avez le choix des styles.

Cependant, comme le thème est interpellant, que des articles de journaux ne suffisent peut-être pas et que la lecture d'un livre est trop longue, voici des convictions en 6 points condensés à l'extrême. Vos réactions sur le blog ou ailleurs sont les bienvenues.

-------------------------------------

Pourquoi devons-nous lutter pour une vie en bonne santé beaucoup plus longue?

-------------------------------------

1. Les progrès médicaux, technologiques et des connaissances technologiques permettront un jour de maîtriser les mécanismes du vieillissement . Cette évolution est certaine sauf interruption du progrès technique suite à une catastrophe sociale ou naturelle.

2. Depuis deux siècles, les progrès techniques et économiques sont gigantesques. La rapidité des progrès varie cependant selon les domaines et les époques. Ainsi, les véhicules automobiles et les avions de transport civil ont nettement plus progressé de 1915 à 1960 que durant les 45 années suivantes de 1960 à 2005 Par contre, les réseaux informatiques ont infiniment moins progressé de 1965 à 1985 que durant les 20 années suivantes de 1985 à 2005

3. Tous les progrès techniques sont influencés par les décisions politiques. Certaines progressions rapides sont le fruit presque exclusif de décisions politiques. Il en fut ainsi dans le domaine du développement de l'arme nucléaire, en moins de 5 ans, dans celui moins belliciste quoi que motivé par des raisons de prestige politico-militaire du premier pas sur la lune. Une décision politique de combat scientifique prioritaire pour une vie plus longue et en bonne santé pourrait permettre à vous et moi et à des milliards de personnes de vivre plus longtemps.

4. Depuis quelques décennies, l'accélération des progrès techniques et économiques transforme tellement profondément et tellement rapidement la vie des êtres humains que les significations de la vie sociale deviennent incompréhensible pour un adulte au regard des connaissances et traditions culturelles acquises durant l'enfance.

5. La perspective d'un monde avec un vieillissement négligeable touche à des questions quasi indicibles et incompréhensible. L'homme est le seul être vivant qui sait qu'il va mourir inéluctablement. Si nous n'avions pas fait depuis des siècles de la mort de vieillesse une fin acceptable, notre vie serait insoutenable. Cela n'est cependant pas parce que la mort de vieillesse a dû être acceptable que nous devons la souhaiter pour le futur.

6. Une vie beaucoup plus longue et en bonne santé est un des plus vieux rêves de l'humanité. C'est un élément fondamental de bonheur individuel. Cela rend aussi la vie plus précieuse et donc la violence moins acceptable. Nous vivons des temps extraordinaires mais, depuis quelques décennies, sans plus de buts extraordinaires. C'est notre droit, peut-être même notre devoir, de tenter de faire qu'un jour la vieillesse ne soit plus un irréparable outrage, mais un inacceptable ravage.

-------------------------------------

Source de la photo: http://www.flickr.com/photos/torley/2909194270/

vendredi 31 octobre 2008

Vive la crise boursière, financière mais redistributrice

A la fin du mois d'octobre 2008, la valeur du patrimoine financier mondial côté en bourse a, très approximativement, diminué d'une petite moitié par rapport aux résultats les plus élevés atteints il y a moins d'un an. Le journal Le Monde estimait la perte de valeur mondiale au 25 octobre à environ 25.000 milliards de dollars ce qui ferait, toujours très approximativement, la moitié du produit intérieur brut mondial annuel.

A ce jour cependant, les usines n'ont pas brûlé, les bureaux des banques n'ont pas été détruits et le patrimoine immobilier aux Etats-Unis ou ailleurs n'a pas disparu. Ce qui a changé, ce n'est pas la valeur intrinsèque du patrimoine mondial mais la valeur d'échange de ce patrimoine par rapport à d'autres biens ou services. Autrement dit, aujourd'hui, avec 100 actions d'une firme moyenne, vous ne pouvez plus acheter que la moitié de ce que vous pouviez acheter lorsque la Bourse était au plus haut. Et par contre, avec un salaire de 2.000 €, vous pouvez maintenant acheter deux fois plus d'actions.

Pour le dire d'une manière encore plus imagée, c'est un peu, comme si tout était resté pareil, que les montants des billets provenant du travail ou des autres sources de revenus marchands "ordinaires" étaient toujours les mêmes, mais que les montants des billets des revenus provenant du patrimoine financiers devaient maintenant être divisés par deux. C'est aussi, comme si un billet d'un salaire permettait maintenant d'acheter non plus une mais deux actions.

Ceci correspond donc -et c'est une bonne nouvelle- à un enrichissement des personnes ayant principalement des revenus du travail et des revenus sociaux et à un appauvrissement des personnes ayant principalement des revenus financiers.

Etant donné que vivre (principalement) de son argent est tabou et que perdre beaucoup d'argent en bourse est non seulement tabou mais honteux, douloureux et ridicule, vous entendrez peu de gens aisés vous parler de leurs revenus perdus.

Il n'empêche, la répartition des patrimoines et des revenus a beaucoup changé et c'est une bonne nouvelle.

C'est une bonne nouvelle parce que:

- C'est redistributif vers les moins riches.
- C'est une correction (partielle) de l'évolution de ces 20 dernières années durant lesquelles les revenus du patrimoins augmentaient beaucoup plus rapidement que les revenus du travail. Les citoyens seront moins incités à investir leur temps, leur argent et leur énergie dans des mécanismes complexes et à court terme.
- La valeur boursière des sociétés qui s'était éloignée de la valeur réelle s'en rapproche à nouveau.

C'est aussi une bonne nouvelle parce que les citoyens perçoivent plus l'intérêt d'établissements financiers et boursiers contrôlés par les Etats, les dangers d'une économie sans contrôle et l'intérêt qu'il y aurait à disposer d'une institution financière internationale disposant d'un réel pouvoir de contrôle.

Il reste maintenant à gérer les effets induits, sachant cependant que les évolutions dans ce domaine comptent probablement encore plus "d'effets papillon", d'aspects irrationnels et de mécanismes non maîtrisés que ce qu'en disent les spécialistes. Le risque des effets boule de neige abondamment décrits dans la presse (faillites en cascade, diminutions de la consommation, instabilités,...) est bien présent. Mais il ne serait inéluctable. que si l''économie était une science exacte et comprises par les acteurs financiers.

Il n'en reste pas moins que si des efforts importants sont faits pour que la machine économique continue à tourner en (re)lançant la consommation des ménages les plus démunis et en se centrant dans les domaines les plus durables (économies d'énergie, transports en commun,...), ce sera un effet positif supplémentaire de la crise.


--------------------------------------------------
Pour en savoir plus sur cet aspect de la crise, voir notamment:

http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/10/25/25-000-milliards-de-dollards-evanouis_1110953_1101386.html


http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/10/18/les-imbeciles-sont-tot-ou-tard-separes-de-leur-argent-par-john-kenneth-galbraith_1108472_3232.html

A noter qu'il y a une toute autre grille de lecture. C'est de dire que la crise financière a été voulue ou au moins organisée par quelques-uns. C'est une sorte de thèse de grand complôt. Cette thèse est plaisante notamment parce que l'être humain veut voir une logique partout. Ainsi, lorsqu'une bulle financière éclate, nous souhaitons a posteriori rendre le moment de l'éclatement prévisible. Si le moment et la taille de l'éclatement avaient été prévisibles, alors, la majorité des citoyens aisés auraient pu s'en prémunir. Mais ce n'est pas le cas et rien que les mots "bulle éclatée" sont trompeurs car ils induisent l'idée d'un phénomène mécanique et prévisible. En fait, la valeur boursière des biens est surestimée depuis bien des années mais personne ne savait précisément à quel moment cela allait "exploser", pas plus les riches que les pauvres. Et personne ne savait -ni personne ne sait- jusqu'où la valeur se "dégonflera". Pour comprendre l'aspect irrationnel de cette crise, un retour quelques siècles en arrière et une petite lecture de la page http://fr.wikipedia.org/wiki/Tulipomanie peut être utile.

Source de l'image http://www.flickr.com/photos/petrick/2291498814/

lundi 29 septembre 2008

Mercredi 1er et jeudi 2 octobre. Actions pour plus d'égalité durant une vie (beaucoup) plus longue et en meilleure santé.


Durant ces deux derniers siècles, notre connaissance du monde a radicalement progressé, notre niveau de bien-être matériel a augmenté dans des proportions qui auraient été inimaginables aux plus grands scientifiques et philosophes du siècle des lumières. Une des seules choses qui n'a quasiment pas changé, c'est que nous mourons de vieillesse, un peu plus tôt pour les hommes que pour les femmes, de la dégradation progressive de notre corps, généralement après moins d'un siècle. Notre vie s'achève aujourd'hui vers 80 ans, les philosophes grecs de l'antiquité ou de la renaissance, qui avaient eu la chance d'échapper aux maladies et aux accidents décédaient vers le même âge.

L'homme est le seul animal qui sait qu'il va inéluctablement mourir. Et cette réalité est tellement insoutenable que nous préférons ne pas y penser plutôt que de lutter pour prolonger la vie. Et les convictions religieuses ne font qu'atténuer la peur de la mort sans l'annuler.

Cependant, de plus en plus de scientifiques s'accordent à penser que nous pourrons bientôt faire des progrès importants dans la lutte contre le vieillissement. Aubrey de Grey s'est spécialisé dans le domaine. Il propose un plan d'attaque, des stratégies pour lutter biologiquement contre les effets néfastes du vieillissement.

Il sera à Gand et à Bruxelles les 1er et 2 octobre 2008 où il exposera ses idées et répondra à vos questions.

A la pointe des connaissances scientifiques sur le vieillissement, Aubrey de Grey affirme: "des personnes en vie aujourd'hui pourraient vivre jusqu'à plus de mille ans". L'ensemble de son travail a pour objectif l'allongement de la vie sans les souffrances liées, jusqu'à présent, à l'avancée dans l'âge. Sa venue en Belgique est l'occasion idéale d'en savoir plus sur les possibilités que la science peut nous offrir en matière de santé et de longévité.

Aujourd'hui, la majorité des décès sur la planète surviennent suite au vieillissement. Attention, j'insiste, contrairement à ce que beaucoup pourraient penser intuitivement, ce n'est pas la majorité des décès ici dans les pays riches du Nord, mais la majorité des décès sur l'ensemble de la planète. Environ les 2/3 de tous les décès. C'est pourquoi je pense que c'est notre droit, de chercher à ce qu'un jour la vieillesse ne soit plus un irréparable outrage, mais un inacceptable ravage.

Enfin, d'un point de vue sociétal, il me semble utile de rappeler que le vieillissement (et les autres causes de mortalité) renforce les inégalités économiques. En effet, il tue d'abord les plus pauvres avant de tuer les plus riches. En Inde, le vieillissement tue en moyenne vers 65 ans, en Chine vers 72 ans et en Belgique vers 79 ans. Et à l'intérieur d'un pays donné, l'espérance de vie varie très fortement, d'une voire de deux décennies, selon l'origine sociale. Ceci se traduit d'ailleurs dans les différences régionales. Par exemple, l'espérance de vie d'un homme du Hainaut est de 73,71 ans, celle d'un habitant du Brabant flamand est de 78,29 ans.

Lutter pour une vie plus longue et en bonne santé, c'est donc notamment lutter pour plus d'égalité sociale.

Didier Coeurnelle
Organisateur des conférences de monsieur de Grey en Belgique

-------------------------------------------------------------------------------
PROGRAMME des mercredi 1er et jeudi 2 octobre 2008
-------------------------------------------------------------------------------

* CONFERENCE: Prospects for defeating aging altogether Mercredi 1er octobre 2008 de 11h30 à 13h au Département de recherche moléculaire de l'Université de Gand Jozef Schell seminar room, Fiers-Schell-Van Montagu building UGent - VIB Technologiepark 927, B-9052 Gand (Zwijnaarde)

Entrée libre.


* CONFERENCE ET DINER: Stratégies pour un vieillissement négligeable: A quand la dernière journée internationale des personnes âgées?
Mercredi 1er octobre 2008 de 20h à 22h30 (avec traduction simultanée)Musée des Sciences naturelles, Rue Vautier 29, B-1000 Bruxelles

Entrée libre mais prière de réserver par mail (didier.coeurnelle@gmail.com). Pour le repas: participation aux frais 15 €.

* DEJEUNER DE PRESSE. Jeudi 2 octobre 2008 de 12h à 14h (avec traduction simultanée) A la mort subite (café), rue Montagne-aux-Herbes Potagères 7, B-1000 Bruxelles

Entrée libre pour les journalistes.

-------------------------------------------------------------------------------
Pour en savoir plus:
-------------------------------------------------------------------------------

A propos de la lutte contre le vieillissement:

http://www.mfoundation.org/files/sens/index-fr.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aubrey_de_Grey
http://immortalite.org

A propos des statistiques relatives à l'espérance de vie

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_life_expectancy
http://www.statbel.fgov.be/press/pr120_fr.pdf

Photo

Baobabs au Mali, ces arbres peuvent vivre 2.000 ans.

dimanche 28 septembre 2008

3.500 logements sociaux bruxellois en 1.750 jours: lettre bimestrielle (numéro 21). Septembre 2008. A la recherche des logements perdus.


Les accords gouvernementaux régionaux bruxellois de l'été 2004 prévoyaient la création de 3.500 logements sociaux durant cette législature (et 1500 logements moyens). Il s'agissait là de la mesure sociale la plus ambitieuse du gouvernement "Olivier" bruxellois.

Il s'agissait aussi d'une mesure que des dizaines de milliers de personnes attendaient (et attendent toujours) avec impatience dans une ville où il peut faire bon vivre lorsque le logement n'est pas un problème mais où ledit logement engouffre la majorité du budget des plus démunis. Dans cette ville, des milliers de logements neufs devraient stabiliser des loyers qui grimpent.

Plus de 4 ans après les accords, les 3 premiers logements sont occupés. Vous avez bien lu: pas 3.000, pas 300, pas 30, 3! Et qu'en pense la personnalité politique "responsable", Madame Dupuis? Elle déclare (dans la Libre Belgique du 25 septembre): "Nous avons planté les graines, reste maintenant à attendre qu'elles prennent fleurs"? Vous en connaissez beaucoup des représentants politiques, des femmes d'affaires, des sportifs, des citoyens qui, arrivés à 0,06 % de leur objectif alors que les 4/5èmes du temps imparti sont écoulés font des communiqués de presse de type "petite fleur deviendra grande"?

Au rythme actuel de construction, il faudra des siècles pour achever le plan qui était prévu pour se réaliser en 5 ans. Cela doit être ce que certains appellent le développement durable.

-------------------------------------------------------------------------------------

Etat d'avancement de la construction des 5.000 logements (connu au 28 septembre 2008):

- 3 : Nombre de logements réellement construits et occupés (0,06 % de l'objectif de départ)
- 371 : Nombre de logements en construction (7,42 % de l'objectif de départ)


- 4.250 : Nombre approximatif de logements qui devraient être actuellement construits (au prorata) (*)
- 14.000 : Nombre approximatif de personnes qui seraient actuellement logées dans des logements sociaux et moyens si les accords gouvernementaux bruxellois de 2004 étaient appliqués (au prorata)(*)


- Temps écoulé : 50 mois depuis les accords politiques (51 mois depuis le début de la législature)
- Temps restant pour achever la mise à disposition des logements : 9 mois (7 mois avant le début de la campagne électorale)

(*) Pour les logements sociaux uniquement (sans logements moyens), il s'agit de 2.975 logements et 9.000 personnes.

-------------------------------------------------------------------------------------

Remarques complémentaires :

- Un site
http://www.planlogement.be a été réalisé par le Secrétariat d'Etat bruxellois au Logement et à l'Urbanisme. Vous n'y trouverez (bien sûr) pas les chiffres récapitulatifs produits dans la présente lettre.

- Le 2 septembre 2009, la Secrétaire d'Etat, Madame Dupuis, a annoncé (sans rire) que la Région va acheter 500 logements sur le marché immobilier privé et que ce dispositif unique en matière de logement permettra d'atteindre l'objectif des 5.000 nouveaux logements (dépêche de l'agence Belga).

- Par "logement social" ci-dessus, il faut entendre "nouveau logement social en région bruxelloise tel que prévu dans les accords bruxellois" (
http://portail.irisnet.be/cmsmedia/fr/2004_acgouv.pdf?uri=43742a96072f96dd010732949354014a). 1.500 logements pour les revenus moyens sont également prévus.

-------------------------------------------------------------------------------------

Si vous communiquez des informations pertinentes, elles seront diffusées dans la prochaine lettre.

Didier Coeurnelle, conseiller communal à Molenbeek-Saint-Jean


-------------------------------------------------------------------------------------

Photo: des logements à Brasilia, ville construite ab nihilo en moins de 4 ans.

dimanche 31 août 2008

L'eau, la terre, l'espace et Google devraient être à tout le monde

Sans Google, la vie serait plus difficile. En l'espace de quelques années, le monde virtuel s'est structuré par lui. Il offre à des centaines de millions de personnes l'annuaire universel, la carte routière universelle, la boîte aux lettres universelle, le coffre-fort universel et bien d'autres possibilités encore que la science-fiction avait à peine envisagé il y a moins de 30 ans. Et il est fort possible que Google devienne bientôt le communicateur universel par la conjonction des outils de traduction et d'une mobilophonie combinant de manière exponentielle diminution des prix, tendance à l'ubiquité et miniaturisation.

Sans Google, internet ne serait cependant pas un chaos. D'autres prendraient la place offrant des services similaires. Peut-être que, par exemple, Wikipédia, l'encyclopédie universelle, se serait étendue dans les territoires laissés libres.

Mais aujourd'hui, au niveau virtuel, tout est dans Google et Google est dans tout. Et si Google était un être doté de raison et de mémoire, il en saurait déjà parfois plus sur vous que ce que vous en savez vous-même.

L'univers internet qui se crée sous nos yeux depuis les années 90 a de multiples aspects paradisiaques pour tout progressiste politique. Du dazibao
à la démocratie directe, de la construction de l'utopie à la déconstruction des secrets, bien des rêves les plus fous de nos parents politiques sont devenus réalisables.

Malheureusement, ces rêves se sont peu concrétisés, en particulier sur la gauche de l'échiquier politique. Les hommes et les femmes à la fibre collective des décennies précédentes faisaient des projets souvent spectaculaires dans l'austérité et la répression. Mais ils ont eu des réalisations limitées dans l'abondance. Il n'est pas exagéré d'écrire qu'à quelques exceptions près, telles les collaborations pour Wikipédia et Open Office, les enfants politiques de 68 ont très peu contribué à réaliser internet. Et même dans les secteurs précités, le travail a été teinté d'inquiétudes, particulièrement en Europe.

Dans ce domaine comme dans d'autres d'évolution récente, les citoyens qui se définissent souvent comme progressistes ont paradoxalement marqué leur perception politique de ces deux dernières décennies par:
  • de la méfiance;
  • un souhait d'égalité louable mais qui se concrétise souvent par le gel des innovations;
  • une vision de l'avenir conçu uniquement comme une projection paroxystique du présent.
Il existe d'autres moyens d'être progressistes. Et notamment, en ce qui concerne Google, plutôt que d'observer les dangers réels actuels, nous pourrions revendiquer que cette société soit étatisée et devienne le premier service public universel de la planète géré par une collectivité sur le modèle technique et idéologique des logiciels libres et sur le modèle idéaliste de la propriété collective des biens nécessaires à tous.

Google, après avoir été un instrument fondamental d'un environnement multiculturel qui concerne déjà près d'un quart des habitants de la planète, pourrait être promu comme un outil appartenant à tous. Google pourrait être une première expérience démocratique mondiale.

Mais tout cela a plus de chances de se réaliser si les courants de gauche perçoivent et imaginent non plus principalement les risques mais aussi les possibilités ouvertes par la transparence et la communication accrues. Par exemple la gauche devrait comprendre que Google du point de vue de la vie privée crée progressivement non plus seulement du "Big brother is watching you" mais aussi une société du '"Small brothers are watching you". Petit à petit, tout le monde peut ou en tout cas sait observer tout le monde. Cette transparence pour tous présente des risques mais aussi des avantages.

Bref, il est temps que la gauche s'ouvre à nouveau au progrès technique et à ses conséquences de manière prospective et suffisamment positive. Le communisme, ce n'était pas le socialisme plus l'électricité, mais le progressisme politique des prochaines décennies, cela pourrait être notamment l'internationalisme plus Google transformé en bien collectif.

-----------------------------------------------------
Pour en savoir plus:

Sauf erreur, rien n'est disponible actuellement à ce sujet!

La page http://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_de_Google et le site http://www.google-watch.org peuvent fournir quelques éléments de réflexion.

Source de la photo: http://www.flickr.com/photos/gaetanlee/118885175

vendredi 15 août 2008

Donnez, donnez, il en restera toujours quelque chose (au moins pour votre bonheur)

Nous vivons une société d'abondance dans laquelle la souffrance vient notamment de ce que nous absorbons trop.

Cette réflexion est à prendre littéralement parce que, en Europe occidentale et en Amérique du Nord, la première source aisément évitable d'aggravation de notre état de santé est l'excès de nourriture. Le lait et le miel des temps bibliques nous sont accessibles à volonté et quasiment plus personne ne perçoit une orange ou un hamburger comme un produit de luxe. Et souvent notre corps ne s'habitue pas à l'opulence.

Mais ceci est aussi à prendre au sens imagé car notre esprit aussi a parfois des difficultés à s'adapter à la profusion. Il semble bien que la société de consommation ne suffise plus à augmenter notre bonheur voire qu'elle soit parfois néfaste pour le bonheur. En effet, depuis la fin des années 70, bon an, mal an, et malgré toutes les crises, nous disposons de plus en plus de biens de consommation mais le niveau de bonheur mesuré n'augmente plus guère.

Une des raisons en est, probablement, qu'au-delà d'une certaine limite, qui peut être fixée très approximativement aux alentours de 1.500 à 2.000 € par mois et par adulte, la grande majorité de nos besoins et désirs nécessaires au bien être matériel peuvent être satisfaits. Avec cette somme, chaque famille (sauf cas spécifiques par exemple d'accident de santé ou d'endettement) peut s'acheter sa petite voiture, sa petite maison, passer des vacances, manger, se vêtir,...

Bien sûr, encore plus d'argent permet encore plus de dépenses. Cela rend possible l'achat d'une plus grosse voiture, de plus lointaines vacances et une certaine ascension dans l'échelle sociale visible. Mais l'augmentation de bien-être que cela produit est courte. Après quelque temps, le niveau de bonheur "retombe" à un niveau guère plus élevé que celui d'avant la consommation nouvelle.

Et, par ailleurs, l'augmentation rapide du choix des produits consommables disponibles sur le marché et la visibilité de ces choix notamment grâce aux progrès techniques crée des sentiments de frustration croissants. Par exemple, avant l'existence d'internet, vous étiez rarement frustré par un achat d'occasion d'un magnifique objet dont vous rêviez manqué à quelques heures près. En effet, avant, vous ne saviez pas que cet objet existait.

Heureusement, il reste une solution pour augmenter notre bonheur: donner notre argent à une cause que nous estimons utile. Evidemment, tous ceux qui donnent ne nagent - malheureusement - pas dans un bonheur infini car les causes du bien-être psychologique sont multiples. Mais il n'en reste pas moins que, d'après une étude comparative parue dans le célèbre périodique scientifique Science, lorsque des citoyens donnent de l'argent pour un but socialement utile, leur niveau de bien-être augmente plus que lorsqu'ils consacrent la même somme à eux-mêmes. Et surtout, l'augmentation de bonheur est plus durable.

Si vous gagnez plus de 2.000 € par mois, vous savez donc ce qu'il vous reste à faire pour augmenter votre bonheur. Il s'agira d'une véritable opération Win-Win. Et si votre intervention est financière, n'oubliez pas qu'aider augmente surtout le niveau de bien-être de ceux à qui vous donnez s'ils gagnent moins de 1.500 € par mois. Un jour, dans un avenir peut-être pas si lointain, presque tout le monde aura atteint la société d'abondance et la question du bonheur se posera différemment même chez ceux qui sont actuellement les plus pauvres.

D'ici là, donnez, donnez, il vous en restera toujours quelque chose!

-----------------------------------------------------
Pour en savoir plus:

lundi 21 juillet 2008

Pour une scission solidaire de l'arrondissement de Bruxelles - Hal - Vilvorde.

Ce texte choquera certains citoyens au sud de la frontière linguistique: "vérité en deça des Pyrénées, mensonge au-delà".

A l'occasion de la fête dite nationale de notre petit Etat fédéral qu'est la Belgique, il est utile de rappeler aux citoyens belges francophones que la solution de cette crise qui n'en finit pas est simple: il suffit de scinder l'arrondissement de Bruxelles - Hal - Vilvorde. La demande des représentants de la majorité des citoyens de notre pays est claire depuis plusieurs années.

Depuis des mois, des années voire des décennies, les partis et la majorité des citoyens francophones de Belgique expriment le souhait affiché de ne pas se focaliser sur des questions linguistiques et de s'intéresser aux "vrais problèmes". A moins de considérer que la volonté des représentants francophones n'est pas de s'intéresser aux vrais problèmes mais d'exaspérer les flamands et leurs représentants, la scission ne devrait donc pas poser de problème.

Si la scission pose néanmoins un problème, cela indique au moins une tendance à:
  • un refus de la décision de la majorité motivée par sa composition ethnique;
  • une volonté de ne plus bénéficier de l'Etat belge qu'en ce qui concerne les avantages non seulement économiques mais aussi les avantages politiques;
  • une forme de mauvaise foi ou d'aveuglement de la part des représentants francophones. Ils réaffirment à chaque fois que les représentants flamands souhaitent la scission de la Belgique alors que la demande principale majoritaire néerlandophone est la scission d'un arrondissement électoral.
Idéalement, la scission de l'arrondissement, qui est dans la logique de la structure institutionnelle belge, devrait s'accompagner d'autres décisions. La meilleure serait la création d'une circonscription fédérale désignant par exemple 15 ou 20 élus au Sénat et couvrant l'ensemble de la Belgique. Cela permettrait aux paysans flamands de Wallonie qui n'ont jamais eu la possibilité de voter pour un néerlandophone de commencer à le faire. Cela permettrait aussi aux francophones de Gand, Anvers, Overijse et Linkebeek de continuer ou recommencer à le faire.

Une fois la scission décidée, les questions de solidarité et les questions économiques et sociales - y compris les questions liées à des réorganisations institutionnelles de compétence- pourraient enfin être abordées plus sereinement. Il s'agit notamment des questions de solidarité Nord-Sud pour lesquelles de nombreux flamands souhaitent de manière compréhensible mais peu solidaire continuer à bénéficier d'un niveau de vie supérieur à celui du reste de la Belgique. Bien sûr, les solutions dans ce domaine ne seront pas simples. Mais atteindre un accord est quand même beaucoup plus simple que pour la question administrative qui fait le débat principal.

A noter en passant que pour d’autres questions de solidarité, ce sont les citoyens belges francophones aussi bien que néerlandophones qui souhaitent de manière compréhensible mais peu solidaire continuer à bénéficier d'un niveau de vie très largement supérieur à celui du reste du monde.

Des mesures d'apaisement communautaire pourraient aussi être envisagées tenant compte notamment des progrès techniques. Ainsi, tout document administratif officiel envoyé aux administrés dans la langue d'une région, pourrait être complété par une traduction mise à disposition sur un site internet (avec possibilité d'envoi papier pour les personnes sans accès internet). Evidemment cela ne plairait ni à certains francophones rabiques de la périphérie qui devraient renoncer à leurs sacro-saints documents papier en français ni à certains néerlandophones rabiques soucieux d'uniformité linguistique.

Il va sans dire que les représentants politiques et les citoyens néerlandophones ne sont ni meilleurs ni pires que les francophones. Les tentations d'écraser la minorité notamment sous forme de revanche sont et seront présentes avec d'autant plus d'intensité que le refus de scinder persistera. A défaut de sens de la solidarité suffisant de la part des représentants des francophones de Belgique, l'intelligence de le comprendre serait déjà une avancée.

-----------------------------
Pour plus d'informations à propos de:

- La proposition de loi du 12 juillet 2007 modifiant les lois électorales, en vue de scinder la circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde: http://www.lachambre.be/FLWB/PDF/52/0037/52K0037001.pdf (en néerlandais et en français)

- La problématique de la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde: voir les pages http://nl.wikipedia.org/wiki/Brussel-Halle-Vilvoorde (en néerlandais) et http://fr.wikipedia.org/wiki/Arrondissement_judiciaire_de_Bruxelles (en français)

- La proposition d'une circonscription fédérale du groupe Pavia (en néerlandais et en français): http://www.paviagroup.be

- Source de l'image: http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/31/Belgique_r%C3%A9gionale.png

dimanche 20 juillet 2008

3.500 logements sociaux bruxellois en 1.750 jours: lettre bimestrielle (numéro 20). Juillet 2008. Chronique d'un échec annoncé.

Les accords gouvernementaux régionaux bruxellois de l'été 2004 prévoyaient la création de 3.500 logements sociaux durant cette législature (et 1500 logements moyens). Il s'agissait là de la mesure sociale la plus ambitieuse du gouvernement "Olivier" bruxellois.

Il s'agissait aussi d'une mesure que des dizaines de milliers de personnes attendaient (et attendent toujours) avec impatience dans une ville où il peut faire bon vivre lorsque le logement n'est pas un problème mais où ledit logement engouffre la majorité du budget des plus démunis. Dans cette ville, des milliers de logements neufs devraient stabiliser des loyers qui grimpent.

Ces logements inexistants, ce sont les villages Potemkine de la secrétaire d'Etat "compétente" et du gouvernement bruxellois. Peu importe qu'ils n'existent pas pourvu que cela ne se sache pas trop.

Au rythme actuel de construction, il faudra des siècles pour achever le plan qui était prévu pour se réaliser en 5 ans.

-------------------------------------------------------------------------------------

Etat d'avancement de la construction des 5.000 logements (connu au 20 juillet 2008):

- 0 : Nombre de logements réellement construits (0 % de l'objectif de départ)
- 346 : Nombre de logements en construction (7 % de l'objectif de départ)


- 4.100 : Nombre approximatif de logements qui devraient être actuellement construits (au prorata) (*)
- 12.500 : Nombre approximatif de personnes qui seraient actuellement logées dans des logements sociaux et moyens si les accords gouvernementaux bruxellois de 2004 étaient appliqués (au prorata)(*)


- Temps écoulé : 48 mois depuis les accords politiques (49 mois depuis le début de la législature) - Temps restant pour achever la mise à disposition des logements : 11 mois (9 mois avant le début de la campagne électorale)

(*) Pour les logements sociaux uniquement (sans logements moyens), il s'agit de 2.800 logements et 8.000 personnes.

-------------------------------------------------------------------------------------
Remarques complémentaires :

- Alors que madame Dupuis annonçait le 12 septembre 2007, "j'espère inaugurer un nouveau chantier chaque mois" (http://www.planlogement.be/fr_BE/news/new/id/12.html), un seul chantier de 32 logements a été entamé depuis décembre 2007.

- Un site http://www.planlogement.be a été réalisé par le Secrétariat d'Etat bruxellois au Logement et à l'Urbanisme. Vous n'y trouverez (bien sûr) pas les chiffres récapitulatifs produits dans la présente lettre.

- Par "logement social" ci-dessus, il faut entendre "nouveau logement social en région bruxelloise tel que prévu dans les accords bruxellois" (http://portail.irisnet.be/cmsmedia/fr/2004_acgouv.pdf?uri=43742a96072f96dd010732949354014a). 1.500 logements pour les revenus moyens sont également prévus.

-------------------------------------------------------------------------------------
Si vous communiquez des informations pertinentes, elles seront diffusées dans la prochaine lettre.

Didier Coeurnelle, conseiller communal à Molenbeek-Saint-Jean

lundi 30 juin 2008

Petite contribution belge à la lutte contre le vieillissement: Aubrey de Grey à Bruxelles le mercredi 1er octobre 2008

Nous vivons des temps fascinants d'évolution technique extraordinairement rapide.

Imaginons quelqu'un qui se serait endormi il y a 20 ans. Le monde était divisé entre Est et Ouest, le GSM était encore un appareil pour ultra-riches et le téléfax était un appareil un peu magique.

Si le dormeur se réveillait aujourd'hui, il aurait du mal à comprendre que la majorité des adultes de la planète dispose d'un appareil des dizaines de fois plus puissant et que, d'un bout à l'autre de la planète, des centaines de millions d'hommes et de femmes peuvent communiquer instantanément par internet, rechercher une information parmi des milliards de pages et consulter des encyclopédies gratuites comprenant des millions de pages.

Mais imaginons maintenant quelqu'un qui se serait endormi il y a 40 ans dans un Boeing 737. S'il se réveillait dans le même avion et qu'il regardait autour de lui et qu'il lui était expliqué que quarante années se sont écoulées, il aurait d'abord du mal à croire que le monde a si peu changé, que c'est le même avion avec des gens pas tellement différents qui sont autour de lui.

Nous vivons donc des temps extraordinaires mais de temps en temps dans certains domaines, le progrès technique ralentit par manque d'intérêt.

Et aujourd'hui, certains pensent que la prochaine frontière à franchir est la vieillesse. Notre espérance de vie augmente pour le moment de 3 mois par an. Si nous y mettons de l'énergie, nous pourrions gagner une année d'espérance de vie par année et donc, dans un avenir prévisible, échapper à la mort de vieillesse (mais pas à la mort accidentelle, de maladie,...).

Mais si nous utilisons notre temps et notre énergie à d'autres questions passionnantes comme les meilleures manières de faire la guerre, le prochain voyage sur mars ou encore la manière la plus efficace de pousser les consommateurs à acheter une nouvelle voiture, nous pourrions bien encore profiter des "joies" de la vieillesse, de la décrépitude et de la mort par dégénérescence pendant quelques générations.

Aubrey de Grey, le plus grand spécialiste mondial de la lutte contre le vieillissement, sera présent à Bruxelles pour en parler le 1er octobre. Réservez déjà cette date! Ci-dessous l'agenda provisoire:

---------------------------------------------------
Mercredi 1er octobre 2008
---------------------------------------------------

11 h arrivée d'Aubrey de Grey à Bruxelles

1 - 4 h: conversation avec 3 journalistes scientifiques: un journaliste du journal Le Soir, un journaliste du journal De Standaard et un journaliste du Journal des médecins. Repas au café bruxellois "La mort subite".

7 - 9 h: débat public à Gand ou Bruxelles (par exemple à l'Université Libre de Bruxelles ou à la Vrije Universiteit Brussel) avec un ou deux spécialistes du vieillissement et/ou un spécialiste des questions éthiques.

---------------------------------------------------
Jeudi 2 octobre 2008
---------------------------------------------------

Possibilité d'interview par une chaîne télévisée (RTBF, RTL VRT,...)

1 - 4 h: Rencontre informelle dans un restaurant à Anvers avec des personnes intéressées notamment des parlementaires fédéraux.

7 - 9 h: Débat public à Amsterdam (ou La Haye): avec des politiques, ou encore avec des spécialistes de l'éthique ou encore avec Aubrey seul (à déterminer).

---------------------------------------------------
Vendredi 3 octobre 2008
---------------------------------------------------

9 - 12 h: Débriefing à Amsterdam: résultats et perspectives avec Aubrey De Grey. Réunion de travail avec tous ceux qui sont prêts à continuer le travail.

13 h: Départ d'Aubrey de Grey (vers Cambridge)

---------------------------------------------------
Pour en savoir plus:

- Sur Aubrey de Grey: http://fr.wikipedia.org/wiki/Aubrey_de_Grey
- A propos de la lutte contre le vieillissement: http://immortalite.org et http://mfoundation.org/files/sens/index-fr.htm

- Source de l'image: http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Lucas_Cranach_d._%C3%84._007.jpg La fontaine de Jouvence vue par Lucas Cranach

vendredi 13 juin 2008

Vive la crise! Nous sommes beaucoup plus riches qu'en 1973, qu'en 1985 ou qu'en 1998.


Certains ont rappelé récemment que le niveau de vie augmentait avec les années. Pour de bonnes et de mauvaises raisons, ce rappel a fait l'objet de critiques acerbes.

Et pourtant, l'important n'est-il pas de lutter pour que les plus démunis (ici et ailleurs) disposent d'une part croissante d'une richesse croissante plutôt que de faire croire que la vie devient de plus en plus difficile pour tous?

Par ailleurs, pour les plus favorisés d'entre nous, savoir que nous disposons d'une richesse croissante ne doit-il pas nous inciter à partager plus et à payer plus d'impôts?

Maintenant quelques chiffres:


Jamais dans l'histoire, nous n'avons été aussi riches. Et les années de "crise" ont vu notre niveau de vie s'accroître dans des proportions gigantesques.



Indicateur de niveau de vie (en Belgique)

Hier (1973 ou voir précisions)

Aujourd’hui (2008 ou voir précisions)

Précisions

Espérance de vie à la naissance

hommes : 68 ans

femmes : 75 ans

hommes : 77 ans

femmes : 82,5 ans

1973: Conseil de l'Europe // 972 - 1976: hommes 69, femmes 75: IWEPS. // 2002: Institut national de statistique (INS) // 1995: 74 ans pour les hommes et 81 ans pour les femmes: INS // 2006: Direction générale Statistique et Information économique

Mortalité infantile

17,7 décès pour 1.000 naissances

4,5 décès pour 1.000 naissances

1973: Annuaire statistique de poche //1984, Institut national de statistique, page 53 // // 2008: Index mundi.

Pourcentage de ménages propriétaires de leur logement

54 %

68 %

1973 : INS //1995-1996 : courrier hebdomadaire du CRISP, nos 1574-1575, 1997, p.44 // 2001: INS.

Nombre de personnes par logement

2,94 personnes

2,41 personnes

1970-approximation // 2001: INS. // La diminution s'explique notamment par la diminution de la natalité et la multiplication des familles monoparentales mais aussi par l'augmentation du bien-être. Le pourcentage ménages composés d'une femme ou d'un homme isolé est passé de 18.8 % à 50 % en 1997 (28.4 % en 1980): Service fédéral d'information et De Standaard, vers décembre 1997.

Logement avec salle de bains ou douches

49 %

96 %

1970-1991 // En 1980 : 76 % // En 1991: 88 % // En 2001: 96 %: INS.

Logements ayant l'eau courante

89,8 %

99,5 %

1970-1991 // En 1980 : 98 %. // En 1991: INS.

Nombre de voitures privées

2.390.000

5.050.000

1973: Annuaire statistique de poche // 2007 Statbel.

Nombre de voyages en avion

3.000.000

17.900.000

Nombre de passagers à Zaventem (1973: approximation, 1987 : 6.200.000) // En 2007: Statbel.

Nombre de téléphones

2.483.000

15.000.000

1976. // De 1990 à 1996, le nombre d'abonnés au téléphone par 1.000 habitants est passé de 392 à 465 : source : Service fédéral d'information // 2001: 83 % des ménages possèdent une ligne fixe: INS. // 2006: nombre de téléphones fixes pour 1000 habitants: 449; nombre de téléphones mobiles pour 1.000 habitants: 919 Statistiques mondiales.

Part du budget du ménage consacré à l'alimentation

23,4 %

13,8 %

1973 à 1995-1996 (1978:21,1%, 1987 : 18,1 %). Source : courrier hebdomadaire du CRISP, n°s 1574-1575, 1997, p.10. // Voir aussi, Vif-L'express, 1er avril 1994, page 36 // Le soir, février 1997 (vers le 10) // 2000: 13,8: INS. // La part du budget consacrée à l'alimentation est d'autant moins importante que le niveau de vie est élevé

Part du budget du ménage consacré aux loisirs

4,7%

8,0%

1970-1992. Vif-L'express, 1er avril 1994, page 36 // Pour 1995-1996, courrier hebdomadaire du CRISP, nos 1574-1575, 1997, p.55 mentionne 18 % mais ce pourcentage est calculé sur d'autres bases que les autres pourcentages mentionnés. // De 1990 à 1994, la consommation des ménages pour les loisirs a augmenté de 24 % alors que celle pour la nourriture n'a augmenté que de 5 %: service fédéral d'information. 2000: 8,0: INS. // La part du budget consacré aux loisirs est d'autant plus importante que le niveau de vie est élevé.

Nombre d'étudiants universitaires 50.000 100.000 1973: Approximation // Nombre d'étudiants en Flandre 1990 : 56.627; 1995 : 66.686. In Knack, 2 april 1997, page 73.

Mais alors, où est passée la crise ?


La croyance en la crise est probablement due notamment aux 6 raisons suivantes :

  • Si tous les indicateurs classiques de bien-être sont au vert, il est un indicateur qui reste plus mauvais qu’en 1973, c'est celui du niveau de chômage. Ceci engendre un sentiment aigu d'insécurité d'emploi qui se concilie peu avec le plaisir du bien-être matériel.
  • Le niveau de bien-être augmente avec l'augmentation des revenus. Cependant, cette augmentation est moindre au-dessus d'un certain niveau que l'on peut estimer à environ 1.500 ou 2.000 € mensuels par personne. A ce niveau, de vie, qui est souvent le notre, une diminution de niveau est ressentie douloureusement alors qu'une augmentation de revenus n'apporte qu'un peu de bien-être en plus.
  • Les années 60 (les "Golden sixties") mais aussi les années d'après-guerre ont connu une accélération encore plus extraordinaire de niveau de vie que les années 80 et 90. Des tickets de rationnement de la fin des années 40 à la télévision dans tous les ménages, il y avait une marge plus grande que pour le passage d'une voiture par famille en 1973 (enfin un peu moins) à une voiture par actif en 1997 (enfin un peu plus). Il semble que le citoyen moyen ne se soit jamais habitué au "ralentissement de l'accélération".
  • Le bien-être n'est pas le bonheur. Un des paradoxes de la société de consommation est que les taux de suicide et de "mal-être" sont plus élevés dans les pays les plus riches (par exemple les pays scandinaves ou à l'Est, avant la chute du mur, la Hongrie qui était pourtant "la plus belle baraque du camp socialiste"). Attention, cette constatation appelle des nuances nombreuses dont celle que le taux de suicide varie notamment en fonction de l'acceptation sociale de ce fait. En effet, auparavant, les suicides étaient probablement plus souvent non répertoriés comme tels qu'aujourd'hui.
  • La croyance aux "Good old days" a peut-être été inventée en même temps que la mémoire collective. En tout cas, cela fait plusieurs milliers d'années que les personnes âgées regrettent le temps béni de leur jeunesse. Pour les personnes qui ont aujourd'hui 60 ou 70 ans, il faut tout de même une dose de nostalgie considérable pour regretter les tickets de rationnement, la seconde guerre mondiale et le temps où on mourrait à 60 ans.
  • Et puis, il y a la raison la plus inavouable. Pour faire pleurer son patron / son contrôleur des contributions / son voisin, il est plus efficace de dire "Je gagne de moins en moins" que de dire "Je voudrais gagner encore plus". De temps en temps d'ailleurs, l'auditeur attentif entendra la phrase "Cela va de plus en plus mal" couplée à la phrase "Et si ça continue on va revenir 10 ans en arrière". Prouvant quand même que la croyance en la crise n'est pas 100 % exacte.

Quelques fausse preuves de la crise :Si demain, nous revenions à la situation "d'avant la crise", l'espérance de vie dégringolerait de 8 ans, la mortalité infantile serait multiplié par 3; 1 million de belges se retrouveraient sans maison et des millions perdraient leur voiture et leur téléphone. Mais certains croient quand même pouvoir prouver qu'il y a crise.


Indicateur de crise

1973 (ou date indiquée)

2008 (ou date indiquée)

Pourquoi ce n'est pas la crise

Dépenses des adultes de 18 à 25 ans

Pourcentage plus élevé

Pourcentage moins élevé

Les dépenses moindres des jeunes s'expliquent par l'allongement des périodes d'études

Pourcentage de décès par suicides

Pourcentage moins élevé

Pourcentage plus élevé

Le taux de suicides est -malheureusement- plus élevé dans les pays les plus riches.

Pourcentage de Belges se déclarant très satisfaits de leur vie

39 % (1973 - 1981)

24 % (1982-1990)

Le bien-être matériel n'est pas le bien-être tout court. Il faut cependant noter que l'évolution sur la même période est inverse dans la plupart des Etats européens (amélioration de la satisfaction). Source De Standaard, 17-18 januari 1998, p. 25.

Pourcentage de décès par cancer

Pourcentage moins élevé

Pourcentage plus élevé

Dans les pays les plus riches, les décès évitables deviennent moins nombreux. Par conséquent, les décès actuellement inévitables (ou souvent inévitables) deviennent plus nombreux.


Version de cette page en 2007